La raison d’être du télétravail …

Avec l’arrivée de l’hiver, la pratique du télétravail est ébranlée par la pénurie et la flambée des coûts de l’énergie

Télétravail et crise de l’énergie

Certaines entreprises peinaient jusqu’à présent à faire revenir les salariés au bureau, majoritairement sous occupés depuis la pandémie.

La crise de l’énergie pourrait rebattre les cartes cet hiver : face à la hausse du coût de l’énergie, aux efforts attendus de réduction de la consommation pour tenter de contourner au maximum les menaces de coupures d’électricité, les actifs pourraient réviser leur rythme de télétravail. Le coût du chauffage individuel à domicile, s’il n’est pas en partie aidé par les entreprises, sera dissuasif pour la tranche de salariés qui peinent déjà à boucler les fins de mois avec la baisse du pouvoir d’achat. Or l’impact du télétravail sur la facture énergétique personnelle pourrait entraîner une hausse de 30%...

Dans ce contexte, les indemnités de télétravail semblent insuffisantes pour être attractives :

• la fonction publique vient de réviser le montant de l’indemnité à 2,88€ jour à partir du 1er janvier 2023, ce qui parait faible si l’on estime réellement la hausse de l’énergie autour de 30% !  

• tandis que l’employeur du privé n’a plus d’obligation de verser une indemnité de télétravail … Le principe de prise en charge par l’employeur des frais liés au télétravail figure dans le code du travail mais sans notion d’obligation. La réalité de la prise en charge et ses conditions varient d’un accord de branche ou d’une convention d’entreprise à l’autre.

Décidément, rien n’est stable dans le monde du travail, et les organisations qui ont récemment réduit le nombre de postes de travail face à la sous occupation de leurs locaux ces dernières années pourraient expérimenter une inversion de tendance et se retrouver face à une remontée de leurs taux d’occupation en période hivernale. Le lissage des taux de présence sur la semaine sera alors un vrai sujet !

Florence Lebreton, le 5 décembre 2022